Interview Léo Trillat

Interview Léo Trillat
Léo Trillat

“Nous avons tout de suite formé un groupe de nageurs assez soudé et cela a été fondamental pour la suite.”

Retour de Léo Trillat sur son parcours de nageur qui l’a conduit jusqu’au niveau européen. (propos recueillis par Anne Charpentier)

À quel âge as-tu commencé à nager ?

Si on ne compte pas mes jeunes années de "bébé nageur", j'ai commencé la natation à l'âge de 9 ans, en 2007.

As-tu ressenti immédiatement une affinité pour la natation ?

Oui ! J'ai beaucoup aimé les sensations de glisse et de légèreté que l'on retrouve dans l'eau. Je m'y suis senti très à l'aise dès le début.

Pourquoi avoir choisi la natation plutôt qu'un autre sport ?

Je dirais plutôt que c'est la natation qui m'a choisie. Avant d'y arriver, j'ai fait beaucoup d'autres sports comme le judo ou encore le basket mais je n'accrochais pas vraiment. Lorsque je me suis inscrit au club, un an est passé et je ne me suis même pas demandé si je souhaitais repartir pour un an car cela me semblait évident, et cela a duré 12 ans de suite !

Le rythme des entraînements t'a-t-il semblé trop intense à un moment donné ?

J'ai commencé la compétition au bout d'un an, en 2008. Au début, c'était un peu compliqué car je ne me connaissais pas bien et j'avais un peu peur. Pour l'anecdote, ma première compétition a eu lieu à Conflans en décembre 2008. J'étais engagé sur le 100mdos et le 200m NL. J'ai terminé 3ème au 100 dos ce qui m'a valu ma toute première médaille, et j'ai abandonné au 200NL au bout de 100m car j'étais parti trop vite ! À cette époque, je ne m'entrainais que 2 à 3 fois par semaine. Puis les années sont passées et je suis progressivement passé à 4, 5, 6, 7, jusqu'en2014 avant d'intégrer l'INSEP. Le rythme ne m'a jamais paru trop intense car je prenais vraiment du plaisir à m'entrainer. Ce n'était évidemment pas facile tous les jours, notamment en stage.

As-tu déjà envisagé d'abandonner ?

Non, jamais. Dans chaque difficulté, il y avait toujours cette passion pour ce sport qui me permettait de tenir et de ne pas abandonner.

Qu'est-ce qui t'a particulièrement plu à Poissy et te permet de garder encore des attaches aujourd'hui ?

Dès mes premières années de compétition, nous avons tout de suite formé un groupe de nageurs assez soudé et cela a été fondamental pour la suite. Nous avons vécu énormément de choses ensemble (compétitions, stages à l'étranger, etc.) et l'esprit d'équipe qui régnait malgré l'individualité du sport a été un vrai atout. Nous étions même parfois un peu trop soudés, même dans les bêtises. Le soutien sans faille du club pendant 10 ans (de 2008 à 2018) fait que je suis évidemment très attaché à celui-ci, car il m'a vu grandir et m'a accompagné de la plus petite compétition à la plus grande.

As-tu eu, ou as-tu encore, une hygiène de vie spécifique ?

Mes années à l'INSEP ont évidemment été rythmées par un suivi complet de mon état de santé ( tests d'efforts, prises de sang, suivi psychologique, suivi nutritionnel, suivi du sommeil, préparation mentale, kinésithérapie, etc.). Cela impose une hygiène de vie saine. Depuis que j'ai arrêté, je continue évidemment le sport car j'en ai besoin (tout sauf la natation !) et j'essaye de bien manger sans me priver pour autant.

À quel âge as-tu commencé les entraînements biquotidiens ?

J'ai commencé les entraînements biquotidiens quand j'ai intégré l'INSEP en 2014, à l'âge de 15ans. Cela a été assez fatiguant au début mais l'excitation d'intégrer une telle structure avec de très grands sportifs et un tel accompagnement de la performance m'ont vite fait oublier la difficulté. Et puis, dans tous les cas, je n'avais pas le choix !

Quels ont été les critères pour intégrer l'INSEP ?

À l'époque, il fallait premièrement déposer un dossier de candidature. Une pré-sélection était faite sur dossier en fonction du parcours et des performances (et donc du potentiel).Les présélectionnés étaient conviés à passer une journée de tests sur l'INSEP, avec au programme : entretien avec la responsable de pôle, entretien avec les coachs, entraînement sous le regard des coachs et tests physiques de préparation physique générale. Je me souviens avoir gardé des courbatures de cette journée pendant plus d'une semaine. Puis 2 semaines plus tard, la sélection finale était annoncée par email.

Qu'est-ce que l'INSEP t'a apporté ?

L'INSEP est une structure assez exceptionnelle pour un sportif. Tout est fait pour maximiser nos chances de performer car il y a tout sur place. On dort sur place, on mange sur place, on s'entraîne sur place, même les professeurs du lycée (car je suis rentré en1ère) se déplacent à l'INSEP pour nous donner cours. On peut voir des kinés, médecins, ostéos, psychologues sur place, des bains chauds et froids, saunas, hammams sont à disposition, et j'en passe. De l'extérieur, cela ressemble à un gigantesque Club Med, mais de l'intérieur, ce ne sont que des outils pour réussir. Cela nous permet de nous concentrer uniquement sur notre performance.

As-tu des regrets concernant ton parcours actuel ?

Aucun regret. J'aurais évidemment souhaité atteindre mon rêve et participer aux Jeux Olympiques, mais cela impliquait trop de sacrifices (notamment l'arrêt de mes études, ce que je ne souhaitais pas). Je ne voulais pas sacrifier mon futur pour avoir seulement une petite probabilité de faire les Jeux. Malgré cela, l'école du sport a été pour moi la plus grande école de la vie car elle m'a enseigné des grandes valeurs (persévérance, esprit d'équipe, discipline et j'en passe) qui me servent tous les jours et qui me serviront toute la vie.

Où en es-tu à présent ?

Je termine mes études en informatique dans 1 mois (enfin !) et je vais pouvoir arriver sereinement sur le marché du travail. Côté sport, j'ai découvert le crossfit que je pratique depuis 2 ans et que j'adore !  

Quels sont tes projets d'avenir ?

Professionnellement parlant, je pense avoir trouvé ma voie donc je vais sûrement continuer dans cette branche. Sportivement, j'ai encore soif de grands défis. J'ai une "goal list" de choses à faire dans ma vie assez ambitieuse, reste à voir ce que je choisis de faire ou non ( Iron Man, Ultra Trails, alpinisme, des choses comme ça). Affaire à suivre !

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